Un appelé du contingent raconte sa guerre d’Algérie

L’atelier défense et citoyenneté du collège Paul Duez a souhaité, dans le cadre du 60ème anniversaire des accords d’Évian (18 mars) et du cessez-le feu en Algérie et de son indépendance en juillet 1962, rencontré des jeunes soldats français mobilisés (appelés du contingent) pour en savoir plus sur ce qu’ils avaient vu et vécu durant ce conflit qui s’est étalé de 1954 à 1962. La guerre d’Algérie est au programme de 3° avec un chapitre intitulé : « Indépendances et construction de nouveaux États ».

Sur les trois témoins prévus, un seul était présent, Monsieur Gilbert de Sainte-Maresville. Les deux autres ont malheureusement rencontré des problèmes de santé très récemment.

Monsieur Gilbert de Sainte-Maresville a fait ses classes en Allemagne et a servi dans le dans le djébel Batna (massif montagneux des Aurès) où sa mission était la reconnaissance, la protection des convois civils ou militaire et de l’aide à la population notamment en instruisant les jeunes algériens. L’appelé du contingent, aujourd’hui âgé de 85 ans, servait dans une section où la mule était le principal moyen de portage. Gilbert de Sainte-Maresville a précisé qu’il n’avait ressenti aucune émotion particulière quand il a été appelé pour aller en Algérie française car il ne savait pas ce qu’il l’attendait… surtout à l’âge de 20 ans. Gilbert y est resté de 1959 à 1960.

EXTRAITS de la rencontre.

Quelle était votre mission ?

« Nous étions réquisitionnés pour l’Algérie… j’étais appelé du contingent à l’âge de 20 ans pour faire du maintien de l’ordre. Nous étions armés d’un pistolet mitrailleur 24/29 avec des grenades au ceinturon, d’un casque lourd et d’une tenue de combat. Nous partions en reconnaissance du terrain suite à des renseignements de présence des rebellions ou des embuscades de nuit dans les montagnes des Aurès. (…) ».

Receviez-vous des nouvelles de vos familles ?

« Oui j’ai reçu du courrier par mes parents. Le courrier était parachuté par un hélicoptère au-dessus du terrain de notre casernement. Moi Gilbert j’étais fiancé à Denise avec un courrier tous les 2 jours pour garder le contact, c’était notre seul moment pour oublier la guerre (…). Pour information, mon papa a été prisonnier pendant 5 années par les allemands lors de la Seconde Guerre mondiale et maman envoyait un colis tous les mois, c’est le même sort pour moi… ».

Quel est le message pour les jeunes ?

Notre devise pendant la guerre en Algérie était « Unis comme au front ». Ensemble, restons unis et gardons les mémoires vivantes de nos anciens camarades morts pour la France. Nous disons aux jeunes générations, vous avez le devoir, le respect, envers les combattants qui, avec leur courage, ont  donné le prix de leur vie pour la France ».

Cette rencontre a été rendue possible grâce au concours de l’Union nationale des combattants (UNC) de Caudry et de son président, Monsieur Beauval… après de nombreux efforts pour convaincre les anciens à parler, à libérer la parole.

Un temps fort et unique que les élèves ne sont pas près d’oublier.

Les élèves de l’atelier défense et citoyenneté

Monsieur Dufour

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