Le vendredi 29 septembre dernier, les 13 élèves de l’atelier défense et citoyenneté du collège Paul Duez de Cambrai ont participé à une randonnée mémorielle sur les traces de la Première Guerre mondiale à travers les villages de Proville et de Cantaing-sur-Escaut (Cambrésis).
Vendredi 29 septembre 2023, 8h30. Les 13 élèves sont prêts pour marcher sur les traces de la Première Guerre mondiale dans le Cambrésis. Retour sur cette journée riche en événements, en partages, en émotions et qui a contribué à la cohésion du groupe.
Proville, les casemates allemandes
Nous nous sommes d’abord arrêtés près du Domaine de la Marlière, à Proville. Nous avons été accueillis par une archéologue, madame Corinne Florin et par Jacques, passionné d’histoire et de mémoire. Ils nous ont présenté au « point info » des photographies et des informations à propos du site découvert en 2013. Ils nous ont ensuite amené jusqu’aux casemates ou bunkers. Par la suite, nous sommes rentrés les abris des soldats allemands pendant la Première Guerre mondiale de la ligne Hindenburg. Les Allemands ont occupé très tôt Cambrai, peu après le début de la guerre.
Dans la première casemate, il y avait 2 bassines qui servaient à se laver. Il y avait également quelques objets retrouvés. L’ouvrage réalisé en béton est impressionnant et son état de conservation est impeccable. Pour se rendre à la deuxième casemate, on a emprunté un petit chemin et nous avons vu un spot de mitrailleuse.
Dans la deuxième casemate, il y avait un petit musée où nous avons observé des obus, des casques anglais, français et allemands, des gourdes, des lampes, des Shrapnel, des barbelés, des balles, des fusils et des baïonnettes. Nous portions un casque. Quelques objets ont été retrouvés sur place mais la plupart ont été rapportés. Nous avons peu d’informations sur la construction de ces casemates. Les plans n’ont pas été retrouvés nous a dit l’archéologue.
Le cimetière britannique de Cantaing-sur-Escaut
Nous avons ensuite fait un arrêt au cimetière britannique de Cantaing sur Escaut (Cantaing British Cemetery). Les britanniques ont été impliqués dans la Première Guerre mondiale car ils étaient alliés de la France (triple-entente). Dans ce cimetière, il y a 68 pierres tombales en roche calcaire. Elles sont rectangulaires avec le haut arrondi. Sur ces tombes, nous pouvons trouver le nom, le rang, l’arme d’unité du soldat et l’âge. Les pierres tombales ne sont pas rangées par grade : un lieutenant peut être à côté d’un simple soldat. Les soldats retrouvés sans plaque d’immatriculation ont l’inscription « a soldier of great war » sur leur pierre tombale. Ce cimetière a été construit et est entretenu par la commission des tombes de guerre du Commonwealth. Un lieu de mémoire extrêmement propre.
La chapelle Mackintosh de Cantaing-sur-Escaut
Puis nous nous sommes arrêtés à la chapelle Mackintosh pour faire la rencontre d’Ewart Alan Mackintosh. Mackintosh était un militaire écossais qui avait le grade de lieutenant. Il a fait ses études à Oxford au Royaume uni. Il est né en 1893 en Ecosse et est mort en 1917 sur le territoire français, le deuxième jour de la bataille de Cambrai. Il possédait une décoration militaire qui était la Military Cross. Il a participé à la bataille de Cambrai car son pays faisait partie de la triple entente. Mackintosh était aussi poète. Il écrivait ses poèmes pendant la guerre. Ils étaient très émouvants car on voyait qu’il donnait de l’importance à ses soldats. Il était aussi musicien et jouait de la cornemuse pour donner du courage et un bon moral à ses soldats. On sait aussi que le lieutenant Mackintosh a fait un premier séjour en France et qu’il a été renvoyé en Angleterre pour cause de blessures. En 1916, Mackintosh se trouve dans les environs d’Arras. Un de ses hommes est tué, le soldat David Sutherland. Il écrit un poème In Memorium. Nous avons lu avec attention ce poème.
Et nous avons rédigé un poème (quatrain) destiné à Mackintosh. Nos poèmes ont été lus dans la chapelle, le moment était émouvant. Voici quelques poèmes écrits par nous.
Jules
Mackintosh
On ne t’oubliera jamais
Tu es venu à Cambrai
Et tu es décédé
Maxence
Tu es arrivé entier
Tu es reparti avec la moitié de ta vie
En revenant tu es parti à Cambrai
Où tu as perdu la vie
Théo
Toi Mackintosh
Qui est tombé face aux boches
Toi qui étais lieutenant
Tu as mon respect maintenant
Émilien et Clémence
Mon cher Mackintosh
Je ne te connaissais pas
Mais quand tu fus fasse aux Boches
Tu ne perdis pas ton sans froid
Antoine
Tu es revenu de ton pays
Tu es arrivé à Cambrai, ici
Les Boches t’ont eu
Tu n’as pas survécu
Capucine
Mackintosh
Tes hommes ne t’oublieront jamais
Tout le monde t’aimait
Et maintenant tu es enterré
Victor
Tu es venu mourir à Cambrai
Alors que tu aurais pu rester chez toi
Grâce à toi je suis français
et je t’en remercie mille fois
Le monument aux morts de Cantaing-sur-Escaut
Nous nous sommes enfin arrêtés au monument aux morts de Cantaing-sur-Escaut sur lequel on pouvait lire cette inscription : « À la glorieuse mémoire des enfants de Cantaing-sur-Escaut morts pour la France ». Nous avons remarqué qu’il y avait 26 noms figurant sur le monument. Les noms étaient écrits en gras pour les différencier les uns des autres. Il y avait des noms de la même de la même famille. Le monument a la forme d’obélisque et il est entouré de chaînes. Cantaing-sur-Escaut a été détruit par les Allemands. Sur la face du monument aux morts se trouve une gerbe de fleurs. Le monument aux morts nous a fait réfléchir sur tout ce qu’il fallait faire pour avoir la paix.
La randonnée s’est terminée avec un retour sur Cambrai vers 16h30, après 18 km de marche. Une belle journée pour découvrir concrètement l’histoire à travers la présence allemande, britannique (et écossaise) et française dans le Cambrésis.
Les élèves de l’atelier défense et citoyenneté,
Collège Paul Duez, Cambrai.
